Sortie de résidence "Territoire"

Jehanne Paternostre (1976) vit et travaille à Ottignies-Louvain-la-Neuve. Historienne de formation, elle est également diplômée de l’Académie royale des Beaux-Arts de Bruxelles. Dans sa pratique artistique pluridisciplinaire, Jehanne s’intéresse continuellement à la fragilité de la mémoire - entre conservation et disparition - en relation directe avec un lieu et son histoire, y créant des installations, y tissant des narrations.

"Je m’intéresse aux constructions mémorielles telles que monuments, documents, récits, ainsi qu’au soin et à l’entretien qui leur sont apportés. Travaillant généralement in situ, je me suis intéressée à des lieux de mémoire liés aux deux Guerres Mondiales tels que des cimetières militaires et des forts en Belgique et dans le Nord de la France, mais aussi à d’autres types d’espaces de conservation comme un centre d’archives, une collection privée, un atelier de restauration... Dernièrement, j’ai travaillé sur la restauration de tapisseries anciennes dans le cadre d’une bourse de recherches au TAMAT à Tournai."

De retour à Namur - certain∙es se souviendront de son exposition à la Galerie Détour en janvier 2023 -  c'est une bourse de recherche et de création qui l'amène à poser ses valises au CCN, sur le site des anciens Abattoirs de Bomel. Jehanne Paternostre a en effet été choisie par notre jury suite à un appel à candidature dans le cadre de notre programme de résidences, celle-ci portant sur la notion de "Territoire".


Le projet qui l'occupe dans le cadre de sa résidence à partir du 22 avril

"Aux bords du champ".

Si elle travaille généralement sur des portions de territoire à valeur historique et patrimoniale, avec "Aux bords du champ", Jehanne déplace ici son axe de recherche vers un autre contexte, celui des champs agricoles. Un contexte certes différent mais une logique de cheminement qui ne l'y amène pas par hasard...

Lors d’une recherche menée entre 2020 et 2022 au fort de Saint-Héribert à Wépion, elle avait en effet pu observer la reconquête de l’espace par le sauvage. Alors que ce fort - depuis son abandon - avait notamment été utilisé comme déchetterie, l'ajonc (arbuste hautement épineux qui servait de haie défensive) était réapparu et envahissait le site.  Il ne lui en fallait pas plus pour se lancer dans d'autres recherches, avec une nouvelle question centrale : "Dans quelle mesure et par quels moyens est-il possible de réintroduire le vivant et de restaurer une terre agricole malmenée par des années d’intrants chimiques ?"

Elle explique : "Pour mener ce nouveau projet de recherche, je travaillerai avec des agriculteurs engagés dans une transition, « en conversion », cherchant à passer d’une agriculture conventionnelle à une pratique agricole alternative. Dès lors, quelles sont par les nouvelles pratiques de soin mises en place par les agriculteurs pour leurs cultures afin de pallier l’absence de pesticides ? Ce changement de pratique introduit-il une transformation des relations que l’agriculteur entretient avec ses plantes et ses terres ? C’est sur ces questions que je me penche lors de cette résidence."

Jehanne Paternostre vous partagera les premières représentations plastiques de ses recherches lors de cette sortie de résidence, le 8 mai 2024.

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