Leurs destins se sont croisés au Château de Linden. Le petit-fils questionne ce qu’il s’est passé lors de leur seule rencontre, cet hiver de 1960 : ce qu’elles se sont dit et, surtout, ce qu’elles ne se sont pas dit.
Avec tendresse, Veronika Mabardi puise dans son histoire personnelle et évoque la Belgique telle qu’elle était il y a deux générations : ses souvenirs de guerre, ses conflits linguistiques, ses anecdotes savoureuses, cocasses et touchantes. Pour en faire une œuvre intime à vocation universelle, à la fois charnelle, autobiographique et historique.
Courez voir Loin de Linden (…) Une tendresse sans mièvrerie. Et un humour qui irrigue le texte, porté par deux formidables interprètes. Véronique Dumont, impayable drôlesse en "paysanne" du petit village de Linden, sans éducation mais non sans bon sens, une vraie servante de Molière ressuscitée, accent flamand en prime. Et Valérie Bauchau, fille de bourgeois ruiné par la crise de 1929 (…) qui a la morgue d’un Don Juan en jupons, la prétention d’une femme savante mais qui finit par s’attendrir en écoutant la ….femme de Sganarelle raconter sa vie
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Christian Jade — RTBF
« En 1979, j’ai demandé à ma grand-mère Eugénie de me raconter sa vie. (…) Je suivais l'intuition qu'il y avait quelque chose à comprendre dans la parole de cette vieille femme aimante, qui n'avait pas achevé ses études primaires, mais avait, selon ses propres dires « eu une belle vie ». Comprendre peut-être, pourquoi je me sentais « sans terre », tiraillée entre deux langues, deux classes sociales, deux façons de ressentir le monde, et d'où venait ma colère devant les jugements hâtifs, les clichés de classe, de langue. J'ai passé des heures à enregistrer la voix d'Eugénie sans savoir exactement ce qu'il fallait demander. Je n'osais pas évoquer sa rencontre avec mon autre grand-mère, Marie-Claire. Ou plutôt, l'absence de rencontre, puisqu'elles n'ont fait que se croiser. Car elles se sont à peine parlé et chacune refusait de me parler de l'autre. (…) Dans l'idée d'écrire sur cette double loyauté contradictoire, ce déchirement à la fois intime, intellectuel, politique et social, il m'a semblé évident que la moindre des choses était de donner aussi la parole à Marie-Claire. Cette fois, je savais très bien ce que je voulais entendre : je voulais savoir pourquoi la rencontre entre elles était impossible… »
Véronika Mabardi
Écriture Veronika Mabardi
Mise en scène, scénographie et costumes Giuseppe Lonobile
Avec Valérie Bauchau, Véronique Dumont et Giuseppe Lonobile
Création lumières et régie Fabien Laisnez
Habilleuse Nina Juncker
Photo Alice Piemme
Coproduction Rideau de Bruxelles / manège.mons - Centre Dramatique / Atis Théâtre
Texte édité chez Lansman et a été écrit en résidence à Mariemont (Centre des Écritures Dramatiques – Wallonie – Bruxelles ) avec l’aide de la Promotion des Lettres
Avec l'aide de La Promotion des Lettres
CrééLe 30 juin 2014 au Festival au Carré, Mons