Il y a les profs qui aiment leurs élèves, les pédagogues compétents dont la personnalité est une leçon à elle seule, les directions d’école engagées, qui luttent chaque jour jusqu’à l’épuisement, les parents impliqués, les élèves inspirants.
On ne parlera pas d’eux.
On parlera de Kevin. Parce que l’école, pour Kevin, ça n’a pas du tout marché.
Après un carton plein avec La convivialité qui décomposait et désacralisait l’orthographe, nous retrouvons Arnaud Hoedt et Jérôme Piron, anciens enseignants, avec leur nouveau spectacle Kevin qui questionne et bouscule les codes de notre enseignement. Ils y évoquent les raisons sociologiques, mais aussi structurelles, qui font que notre système scolaire ne fonctionne pas quand il s’agit de donner à tous les enfants les mêmes chances.
À l’aide d’un dispositif interactif et ludique, ils stimulent l’esprit critique des spectateurs en mettant en regard leurs opinions sur l’école et les résultats des recherches en sciences de l’éducation.
Jérôme et Arnaud jettent un regard naïf, désinvolte mais documenté sur les fondements, les valeurs et les enjeux de l’école. Et puis ils font des blagues aussi. Plein.
« Le spectacle s’ouvre sur le témoignage de notre rencontre avec Kevin, élève de 2e secondaire différenciée, dans le cadre d’un cours de géographie il y a une vingtaine d'années. Kevin ne parvient pas à orienter sa carte en fonction de points cardinaux affichés en classe. Et nous, enseignants, ne comprenons pas ce qu’il ne comprend pas. C’est le point de départ de notre quête : pourquoi Kevin ne comprend-il pas une question aussi rudimentaire à nos yeux ? Nous reprenons en quelque sorte, avec 20 ans de retard, un travail d’investigation afin de comprendre ce que Kevin ne comprenait pas.
À l’école, à côté du programme officiel : les ovipares, les vivipares, la rose des vents, les accords du participe passé. À côté de ça il existe un autre programme, invisible, un ensemble de choses dont l'élève a besoin pour réussir, mais qu’on ne lui enseigne pas. Le réflexe de modélisation, la capacité à faire des liens entre les éléments, un certain rapport au savoir et à la connaissance. Toutes ces choses qui permettent de réussir à l’école, mais qui ne sont pas directement enseignées parce que l’enseignant lui-même n’en a pas conscience. Et cette faculté on ne nait pas avec, mais si vous l’avez en arrivant à l’école, vous y serez comme un poisson dans l’eau. »
Arnaud Hoedt et Jérôme Piron
Savant et didactique, drôle et digressif, propice à la réflexion et au débat.
La Libre
La forme est précise et ludique, le propos pertinent mené avec alacrité. En mettant en évidence les disparités et en déjouant les clichés, Kevin nous éclaire, nous réjouit, nous émeut, nous instruit.
La Libre
Équipe de création et de mise en scène Arnaud Hoedt, Jérôme Piron, Antoine Defoort et Clément Thirion
Jeu Arnaud Hoedt et Jérôme Piron
Création vidéo, décors et accessoires Kévin Matagne
Régie générale et direction technique Charlotte Plissart
Conseils techniques et programmation Nicolas Callandt
Assistanat Marcelline Lejeune
Développement, production et diffusion Habemus Papam (Cora-Line Lefèvre, Rosine Louviaux, Alix Maraval, Mathilde Vreven)
Création Compagnie Chantal et Bernadette
Coproduction Théâtre Les Tanneurs, le Théâtre de Namur, le Théâtre de Liège, le Vilar, l’Ancre, le MAIF Social Club, le Théâtre du champ du Roy - Ville de Guingamp, la Coop asbl et Shelter Prod
Résidence d'écriture à l'Agglomération Montargeoise et Rives du Loing
Avec le soutien financier de la Bourse Rayonnement Wallonie, initiative du
Gouvernement wallon, opéré par St’art sa, de la Fédération Wallonie-Bruxelles, de taxshelter.be, ING et du tax-shelter du gouvernement fédéral belge
PhotoJ. Van Belle – WBI